L'amour parfait n'existe pas

Après plusieurs semaines sans rien poster par ici, on se retrouve pour un article sur mon histoire personnelle, avec des petits conseils sur l’amour… Et oui, parce que vous êtes nombreux à m’avoir suivie d’abord sur notre compte @aunomdenotreamour (qui n’existe plus), vous avez donc été pas mal de petits curieux à voter pour que mon prochain article porte sur ce sujet : notre histoire d’amour. Si vous tombez par hasard sur cet article, je vous invite à consulter ma présentation, pour mieux comprendre qui je suis.
Tout commence il y a pratiquement 7 ans, en août 2013. J’ai 20 ans, je pars tout juste de chez mes parents pour m’installer dans mon premier appartement en centre-ville de Toulouse. Je rentre en fac de psycho et me rends compte par hasard qu’une connaissance rentre en première année en même temps que moi. À ce moment-là, je suis en couple depuis 2 ans, enfermée dans une relation qui ne me convient pas. Il faut savoir qu’avant cela, j’ai été en couple pratiquement 4 ans avec mon premier amour. Vous l’aurez compris, les histoires sans lendemain ça ne me convient pas, j’ai besoin de relations stables.
Tout s’est bousculé assez vite dans ma vie à partir de cet instant. J’ai assez rapidement pris la décision de me séparer, de renouer avec d’anciennes connaissances, dont ma copine de fac. De nouvelles amitiés vont se rajouter à cela et comme tous jeunes de mon âge, je fais pas mal la fête. Un soir dans une boîte homo très connue de la ville, je sors avec mes copines, mon amie de fac vient également. Je croise pour la première fois Mathilde, une fille avec qui elle fait justement du foot. Je sens tout de suite que quelque chose se passe. Sans rentrer dans les détails, cette soirée fut déplorable. Je ne vais d’ailleurs pas vous la raconter entièrement, mais après une première petite tentative de rapprochement, qui n’a mené a rien, à part m’être assise sur ces genoux quelques minutes, elle est finalement rentrée de son côté et moi du mien. Elle m’avouera plus tard, avoir voulu rentrer avec moi, mais elle pensait que je n’étais pas libre.
Je ne me souviens plus exactement si une ou deux semaines se sont écoulées entre cette soirée là et la seconde fois où l’on s’est vues. Mais tout ce que je sais c’est que durant ce temps-là j’ai eu tellement de choses assez négatives à gérer dans ma vie que j’avoue ne pas du tout y avoir repensé.
C’est donc un week-end quelque temps plus tard que l’on va à nouveau se retrouver dans une soirée, cette fois-ci chez moi. Dès que l’on s’est dit bonjour, quelque chose d’inexplicable s’est produit. Je ne ferai pas de résumé non plus de cette soirée-là, vous vous en doutez, nous avons bu quelques verres, et nous avons fini par sortir en boîte de nuit. C’est sur ce trajet qu’au coin d’une rue, je lui ai lancé « même pas cap de m’embrasser », la suite, je vous laisse la deviner. Notre histoire à commencer sur un cap ou pas cap, premier bisou, loin d’être le dernier.
Le lendemain matin, après un échange de numéro elle est rentrée chez elle, avec la promesse faite à demi-mot qu’elle m’écrirait. J’étais déjà sur un petit nuage, incapable d’expliquer ce qui était en train de se produire. J’étais séparée depuis seulement quelques jours, persuadée que c’était le moment pour moi d’apprendre à me connaître, à vivre avec moi-même, après toutes ces années de relations depuis mon adolescence.
Les semaines suivantes ont été aussi magiques, que douloureuses, je suis très honnête avec vous, ça n’a pas vraiment été un conte de fée. Mathilde a eu plus ou moins le même parcours sentimental que moi, deux longues relations, absolument pas prête à se remettre en couple au moment de notre rencontre. Je dirais même qu’elle avait extrêmement peur de retomber amoureuse, et ça je l’ai assez vite compris. Alors, on a vécu ces premières semaines sans trop se poser de questions, à s’envoyer 200 messages par jour, à s’appeler des heures tous les soirs quand elle n’était pas chez moi. À passer nos soirées avec les copains, collées, comme s’il n’y avait personne d’autre que nous. Mais aussi à se disputer, s’envoyer des piques, se faire souffrir. Parce que nous étions persuadées que de cette manière, on ne pourrait pas vraiment tomber amoureuses, et pourtant…
Pour vous situer la période, on s’est rencontrées fin novembre 2013. Pendant pratiquement 2 mois les choses se sont déroulées de cette manière, toujours inséparables, mais « non, non promis, on ne s’attache pas ». Puis, fin décembre un malheur nous tombe dessus, appartement cambriolé je n’ai plus rien. Plusieurs de nos amis ayant laissé des affaires chez moi n’ont plus leurs papiers, et Mathilde se fait voler toutes ses affaires. J’ai honnêtement très mal vécu cette situation qui fût traumatisante, mais j’ai été heureusement très bien entourée. Et comme il faut toujours savoir tirer du positif des pires situations, c’est à ce moment-là qu’on a compris toutes les deux à quel point on était en fait déjà accro l’une à l’autre.

Parce que oui, on était clairement en train de vivre une histoire passionnelle, avec une sorte de dépendance mutuelle. Aujourd’hui quand je repense à toute cette histoire, j’en ressens encore les sensations, de chacune de nos retrouvailles, des premières fois ou elle a posé sa bouche sur la mienne, ses mains sur ma peau. Ça semblait tellement impossible de ressentir quelque chose d’aussi fort en si peu de temps, qu’on a eu du mal à gérer toutes nos émotions.
Comme un problème n’arrive jamais seul, j’ai dû à un moment donné, au tout début de notre histoire, faire face au retour d’une personne de mon passé qui avait énormément compté dans ma vie, et que je croyais ne jamais avoir oublié : mon premier amour. Finalement, ce sont mes sentiments si puissants pour Mathilde qui ont pris le dessus, et si je vous le raconte, c’est parce qu’à cet instant-là de ma vie, c’était fou pour moi de m’imaginer faire ce choix.
Par la suite, on a donc très rapidement emménagé ensemble, sans vraiment le décider. De 3 jours par semaine à la maison au départ, au bout de deux mois c’était 5 jours par semaine, et pour finir 7j/7. J’étais encore étudiante, Mathilde faisait un service civique et ne savait pas encore si elle voulait reprendre ses études. On n’avait pas grand-chose, mais tout ce qu’on faisait, tout ce qu’on découvrait ensemble était magique. J’ai très rapidement arrêté d’aller à la fac, pour plusieurs raisons qui me sont personnelles. On a donc passé la première année de notre vie de couple pratiquement h24 ensemble. Très vite aussi, notre cercle d’amis s'est réduit, les jalousies, les ragots derrière notre dos, on a fait le tri et on se suffisait à nous-mêmes. Dans le « milieu lesbien » de Toulouse, on disait de nous qu’on était folles, que notre amour n’était pas sincère, que vivre quelque chose d’aussi fort en si peu de temps était impossible, qu’on finirait forcément par se séparer… J’ai d’ailleurs oublié la plupart des débilités qu’on racontait sur nous.

Des galères ensemble, on en a vécu, surtout dans notre premier appartement. Deux dégâts des eaux, une porte d’entrée arrachée, un voyeur à notre fenêtre, et tant d’autres choses que l’on a vécu ensemble. Parfois des rires, d’autres fois des larmes, mais main dans la main.
Pourtant, c’est vrai, au bout de 3 ans d’une vie amoureuse heureuse, notre couple à flanché. J’ai décidé d’être transparente avec vous, alors ça aussi, je me dois de vous le dire. Vous comprendrez également sans doute pourquoi j’ai choisi d’intituler cet article « l’amour parfait n’existe pas ».
Jeunes et bêtes, on s’est éloignées petit à petit. J’ai vécu une période difficile pour des raisons qui n’ont rien avoir avec Mathilde, mais à ce moment-là, on n’a pas su se parler. Conséquence de 3 ans à tout vivre à deux, à ne pas se laisser respirer, à tout vivre à 100 à l’heure, de façons très passionnelle. On a eu comme une cassure et l’une de nous deux a pris la fuite. On venait tout juste de se pacser, pensant sans doute que ça recollerait les petits morceaux de notre histoire que l’on était en train d’éparpiller sans prendre le temps de s’en rendre compte. Malheureusement Mathilde à rencontré quelqu’un d’autre.
Je ne rentrerai pas dans les détails, de toute cette histoire, qui nous appartient pleinement. Mais oui, s’aimer ce n’est pas toujours suffisant. Et parfois, on blesse les gens que l’on aime, parce qu’on n’a pas trouvé d’autres solutions au moment précis où on l’aurait voulu.
En bref, durant 2/3 mois, nous avons été séparées. Moment très compliqué pour nous deux, mais finalement essentiel à la reconstruction de notre couple par la suite. Oui, puisqu’au bout du compte, incapable de ne pas se voir, se parler ou même se toucher, on s’est donné une seconde chance. Je vous entends déjà vous indigner pour certains, comme beaucoup de gens autour de nous à l’époque.
Mais comment tu as fait pour pardonner, passer à autre chose et vous laisser une seconde chance ? Je me suis remise en question, j’ai cherché des solutions et je me suis battue. On s’est battues ensemble, parce que depuis le tout premier jour tout ce qu’on a vécu était inexplicable. Un amour comme celui-là, j’en suis intimement persuadée, on ne le rencontre qu’une fois au cours de sa vie. Alors on ne le laisse pas partir aussi facilement, même s’il nous a fait souffrir.
Dans l’histoire, on était bien deux à être fautives de cette cassure. Et vous savez quoi ? On s’est relevées encore plus fortes de cette épreuve. On a affronté les jugements, la méchanceté des autres et les tracas du quotidien à la suite d’une étape aussi douloureuses, avec beaucoup de force, beaucoup d’amour et toujours à deux.
Déjà quelques mois après tout cela, Mathilde me disait souvent « Je veux t’épouser ». Non pas que je ne croyais pas à son envie de se marier avec moi, mais j’avais réellement peur que ce soit inconsciemment une manière pour elle de se faire pardonner. Je ne voulais pas que les choses se déroulent comme ça.
J’ai donc mis de longs mois avant de prendre ses paroles au sérieux, et décider avec elle que c’était en fait le moment pour nous de nous unir. Encore une fois, je vous laisse imaginer tout ce qui a pu se raconter sur nous. Très loin de nous faire flancher, on était persuadées, malgré tout ce qui s’était passé, que nous deux, c’était pour la vie. Oui, parce que notre amour était plus fort que jamais, notre relation devenue également plus saine et équilibrée que jamais. Parce qu’on a grâce à tout ça appris à se parler, à continuer à tout vivre ensemble. Prenant le soin de ne plus vivre comme si nous étions un seul être, mais bien deux personnes distinctes, toujours folles amoureuses l’une de l’autre. On s’est donné du temps, pour respirer chacune de notre côté, se retrouver ensemble mais aussi individuellement et se faire confiance comme on ne l’avait jamais fait auparavant.
Et vous savez quoi ? On s’est mariées, le 24 mai 2018, plus heureuses que jamais. Un petit mariage, avec seulement les plus proches, sans gros moyens, juste de quoi se faire un très chouette voyage de noces. Un mariage d’amour, sans rien d’autre que ce qui comptait le plus pour nous. Et c’était merveilleux ! Une journée pleine d’émotions, qui me donne encore des frissons chaque fois que j’y pense ou que je regarde nos photos. Qu’est-ce qu’elle était belle, qu’est-ce qu’on était belles !

C’était, il y a déjà deux ans, et je vais répondre à la question que vous vous posez sûrement tous, et aujourd’hui ? Aujourd’hui, on a pris un petit coup de vieux, 7 ans après notre premier baiser, on approche de la 30 aine. On a une vie, qui nous comble de bonheur, avec nos proches, nos animaux et notre petit chez nous. On fait beaucoup moins la fête, mais on prend toujours autant de plaisir à voir nos amis proches et picoler. Et surtout on s’aime, notre amour a évolué, moins passionnel qu’au début, mais toujours plus fort, toujours plus intense. On se connaît par cœur, mais on continue à se surprendre. On a grandi ensemble et on continue à apprendre chaque jour de la vie, mais toujours ensemble. On croit aux mêmes choses, on rêve des mêmes choses, et on sait la chance que l’on a de vivre une histoire aussi merveilleuse et puissante, même si elle n’est pas parfaite.
C’est notre histoire, et l’amour parfait n’existe pas, il n’y a que des amours sincères et des êtres humains imparfaits pour les vivre. Depuis le tout premier jour, elle a donné un nouveau sens à ma vie, elle est mon soutien sans faille, mon rayon de soleil, la deuxième partie de mon âme et croyez-moi ou non mais pour rien au monde, je ne voudrais effacer tout ce que l'on a vécu, parce qu’on ne serait pas qui on est aujourd’hui.

Alors, si j’avais quelques conseils à vous donner, d’après mon expérience, que vous ayez envie d’une belle histoire ou que vous sortiez d’une relation douloureuse :
- Dites-vous bien que si une histoire se termine, c’est qu’elle n’avait plus rien à vous apporter. Oui, c’est douloureux, et ce serait mentir de dire que ça passe rapidement. Chacun son rythme fasse au deuil d’une relation, mais soyons honnêtes ça peut faire mal très longtemps. Pour autant, gardez en tête que chaque histoire est une expérience, un bout de votre vie qui vous aura sans aucun doute appris sur vous-même et sur les autres. N’oubliez surtout pas qu’il y aura un après, et sûrement bien plus heureux que vous ne l’imaginez.
- Une histoire d’amour ce n’est pas juste tomber amoureux, avoir le coup de foudre et compter les années qui défilent. C'est des défis au quotidien, des attentions, du respect, de la confiance. C’est faire régulièrement des concessions (attention, pas non plus au détriment de votre bien-être). C’est aussi apprendre à aimer les défauts de l’autre, à accepter les erreurs, les échecs et se pardonner.
- Quelque chose d’essentiel et pas seulement en amour, c’est de ne pas baisser les bras à la moindre difficulté, savoir réparer les choses, se battre pour s’en sortir et obtenir ce que l’on veut. La vie n’est pas un long fleuve tranquille.
- Apprenez à vous aimer, à être bien avec vous-même et c’est à ce moment-là que vous permettrez aux autres de vous aimer à votre juste valeur. J’ai mis beaucoup de temps à comprendre ça, et ce sont justement les difficultés que j’ai rencontrées dans mon couple qui m’a permis de le réaliser. Mon histoire n’a jamais été aussi belle et équilibrée que depuis que j’ai fait un travail sur moi, et que j’ai réglé les problèmes de mon passé, et ceux que j’avais avec moi-même. Vous avez maintenant ma recette « magique » pour vivre une belle histoire d’amour : Un amour solide + beaucoup d’efforts mutuels = bonheur absolu.
Love, Tess